Le printemps haïtien se pointe en février
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Le printemps haïtien se pointe en février

Beaux et entrainants, les titres qui pourraient rythmer la une des journaux, si le théâtre des événements était autre que Haïti. Ah oui encore Haïti ! Cette négresse plus que bi-séculaire qui résiste dans un combat permanent aussi vieux et improbable que sa naissance. - La kokoratisation s'installe en Haïti - Manifestation des kokorats haitiens - Les kokorats en hordes de combat en Haïti - L'hiver haïtien ébranle le bananier - Le bananier secoué par les remous des Kokorats La longue liste des titres colorés et nuancés, les uns plus que les autres, ne semble pas pouvoir attiser la curiosité et attirer les médias du monde. 

Donc, des humains encore capables de compatir avec plus de 10.000.000 d'âmes qui sortent dans les rues pour crier leurs faims dans des rugissements synchrones avec leurs crampes d'estomac et des contorsions intestinales chassant cette vacuité qui fait mal. Alexandre Benala apparaît bien avant « haïtiens affamés » sur les moteurs de recherches. Si on se replace dans le contexte de crise politique, Venezuela lui grille encore une fois la politesse à Haïti. Pourtant, on trouve de nombreuses similitudes entre les actualités de ces deux démocraties portées par des présidents issus des urnes. Le monde reste assez attentif à ce qu'il se passe au Venezuela alors que les va-nu-pieds d'Haïti sont ignorés avec cette indifférence glaciale qui ne semble s'effriter que quand le chiffre de pertes en vies humaines dépasse les centaines de milles. Pourtant, encore une fois, les haïtiens réclament un droit fondamental en défendant une cause noble : le droit de manger, la lutte contre la corruption ! Haïti est aujourd'hui l'aboutissement d'un processus de déshumanisation. Les pointilleux en trouveraient comme cause, ce complot ourdi et achevé le 17 octobre 1806 par l'assassinat de celui qui a voulu recadrer le nègre dans le cercle humain d'où des conceptualisations basées sur des théories farfelues, les avaient exclus et justifiaient leur utilisation comme des objets meubles. Malgré les productions littéraires et pseudoscientifiques propres de tous les siècles et de toutes les évolutions des idées, le processus de déshumanisation est aujourd'hui aboutie. De la misère, de la pauvreté il en existe partout ceci justifie que la faim, le manque d'eau, et d'autres besoins primordiaux qui tenaillent la population haïtienne n'inquiète que les 10.000 ONG qui travaillent pour remédier à ces manques. Des guerres et des massacres il s'en passe si fréquemment que plus de 20 cadavres d'êtres humains retrouvés dans les poubelles ou entrain de se dévorer par des cochons « domestiques" partageant dans une convivialité non dérangeante les espaces vitaux. Pourquoi le monde s'apitoierait si la police Nationale d'Haïti traite cet épisode comme un fait divers banal. Cette force de Police, formée par ceux qui ont décidé que nous n'avions pas besoin de nos forces Armées. Ceci n'inquiète pas non plus nos gouvernements centraux dirigés par ces marionnettes dont les ficelles sont tirées par ceux qui financent des mascarades électorales. Le statu quo a su admirablement se maintenir jusqu'à la goutte d'eau qui réveilla la masse qui souffre. Il a fallu une goutte épaisse : 4.2 milliards de dollars, dilapidés avec la complicité des marionnettes et les prédateurs de toujours. Tous les êtres humains ont su se défaire de leurs chaînes en prenant conscience d'une situation portant atteinte à leur survie. Mais pour beaucoup, l'haïtien n'en serait pas capable. Si 3.000.000 de personnes prennent les rues c'est forcément parce que de l'argent a été distribué. Pourtant j'ai discuté avec des jeunes qui vous confient qu'ils ont trop faim pour sortir manifester et qu'ils préfèrent rester à la maison pour bailler. Aujourd'hui, huit jour après le début des manifestations dont l'objectif à court terme est de bloquer complètement le pays, la presse internationale s’intéresse avec ce tableau à peine vraisemblable de cadavres de jeunes éparpillés dans les rues, victimes d'échanges de tirs ! Les haïtiens veulent se débarrasser d'un pouvoir inefficace, faisant barrage à un procès contre ceux qui ont volé 4.2 milliards d'euros. Les voix de l'ingérence fixent le rendez-vous aux urnes ! Oui il faut changer le gouvernement par ded élections manipulées au gré de certains intérêts qui ne s'harmonisent pas toujours avec ceux de la majorité. Inimaginable prend forme. Celle de l'horreur et de la déshumanisation ! Les haïtiens célèbrent leur printemps en Février dans une prière collective contre la misère et la corruption. Pour que bourgeonne demain et l'espoir ! Dr Jonas Jolivert

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