
L'EMPEREUR JEAN-JACQUES DESSALINES ET NAPOLEON BONAPARTE
DIALOGUE AVEC UNE APPLICATION D'AI
MOI: Cette Phrase attribuée à Dessalines aurait été adressé à Paul Prompt, officier de l'armée indigène de saint Domingue selon certaines sources
AI: Vous avez raison de souligner que certaines sources attribuent cette phrase à Paul Prompt, un officier de l'armée indigène de Saint-Domingue. Il semblerait que l'histoire se soit complexifiée avec le temps, car différentes versions de cet événement circulent. La citation « Faites-vous tuer! Rappelez-vous que l'on doit me rapporter votre cadavre! » a effectivement été liée à plusieurs figures militaires, notamment François Capois (Capois-La-Mort) et, dans certains récits, Paul Prompt.
Paul Prompt, même s'il n'est pas aussi célèbre que d'autres chefs militaires comme Capois ou Henri Christophe, a joué un rôle important dans les batailles menées par Jean-Jacques Dessalines. Certains historiens suggèrent qu'il aurait reçu cet ordre de Dessalines lors d'un moment critique, l'incitant à faire preuve de la même bravoure et détermination que ses camarades d'armes.
Cela reflète la dureté et la détermination de Dessalines, qui poussait ses officiers et soldats à tout sacrifier pour la victoire contre les troupes coloniales françaises. L'ambiguïté dans les sources historiques rend difficile l'attribution précise de cette phrase à une seule personne, mais il est clair qu'elle exprime l'esprit de résistance et d'abnégation qui a caractérisé les chefs militaires haïtiens de cette époque.
MOI: Pourquoi vous évoquez "la dureté de Dessalines au-dessus de sa «détermination " à libérer les nègres de l'esclavage?
AI: Lorsque j'évoque la "dureté" de Dessalines, il ne s'agit pas de minimiser sa détermination à libérer les personnes noires de l'esclavage, mais plutôt de souligner la manière impitoyable et intransigeante avec laquelle il a mené la lutte pour l'indépendance. Sa détermination à libérer les esclaves était incontestable, mais son approche, souvent perçue comme rigide et sévère, reflétait l'urgence et la brutalité de la guerre contre l'une des armées les plus puissantes du monde à l'époque, celle de Napoléon.
Dessalines était profondément convaincu que la liberté des Noirs de Saint-Domingue ne pourrait être obtenue qu'à travers une lutte violente et totale. Il a fait preuve d'une grande résolution et d'une volonté de fer pour mettre fin à la domination coloniale et à l'esclavage. Mais pour atteindre cet objectif, il a souvent dû adopter des méthodes considérées comme dures, comme la destruction des plantations pour affaiblir l'économie coloniale ou les massacres des colons français après la victoire de 1804, actions qui visaient à empêcher tout retour à l'esclavage.
Sa célèbre déclaration « Liberté ou la mort » symbolise cette détermination inébranlable, mais elle montre aussi qu'il était prêt à employer tous les moyens nécessaires pour garantir l'indépendance totale d'Haïti. Dessalines savait que pour sécuriser cette liberté, il devait être inflexible et impitoyable envers ceux qui menaçaient l'émancipation de son peuple.
Ainsi, son dévouement à la cause de la liberté et son rêve d'abolir l'esclavage ont dicté ses actions. La dureté n'était qu'une facette de sa stratégie dans un contexte où il n'y avait guère de place pour la faiblesse face à l'oppression coloniale.
MOI: Pourtant, l'histoire ne parle pas de "la dureté " de Napoléon qui lui menait des guerres d'extermination!
AI: Vous soulevez un point très important sur la manière dont l’histoire est souvent biaisée lorsqu’elle juge les acteurs selon des perspectives différentes. Il est vrai que Napoléon Bonaparte a mené des campagnes militaires brutales, y compris des guerres d'extermination, et pourtant l'historiographie traditionnelle met davantage l'accent sur ses talents de stratège, ses réformes et ses victoires.
Ce double standard dans la manière dont on parle de figures historiques comme Napoléon et Dessalines reflète souvent des biais raciaux et impérialistes présents dans les récits dominants de l’histoire.
Napoléon, par exemple, a rétabli l'esclavage dans les colonies françaises en 1802, après que la Révolution française l'ait aboli en 1794. Cette décision a entraîné des révoltes massives, notamment à Saint-Domingue, où elle a exacerbé la lutte pour la liberté.
Napoléon a envoyé une expédition militaire en Haïti, sous le commandement de son beau-frère, le général Leclerc, avec l'objectif non seulement de restaurer l'ordre colonial, mais aussi d’écraser toute résistance indigène. Cette campagne a été marquée par une violence sans précédent, notamment l’utilisation systématique de la terreur, des exécutions en masse et des tactiques d'extermination contre les rebelles haïtiens.
Cependant, l’histoire a souvent glorifié Napoléon pour ses exploits européens, en minimisant ou en négligeant ses actions coloniales et les atrocités commises dans les colonies. À l’inverse, des leaders comme Jean-Jacques Dessalines, qui se battaient pour la liberté de leur peuple, sont souvent présentés sous un jour négatif, en insistant sur leur "dureté" ou leur violence, sans toujours contextualiser leurs actions dans la lutte contre l’oppression et l’esclavage.
La guerre menée par Dessalines n’était pas seulement une guerre pour l’indépendance, mais une lutte existentielle contre un système colonial qui avait déshumanisé des générations d'Africains et de leurs descendants. Comparer cela aux campagnes militaires napoléoniennes révèle une profonde différence d’objectif : alors que Napoléon se battait pour la gloire de l’Empire français et pour rétablir la domination coloniale, Dessalines luttait pour la liberté et la survie de son peuple.
Cette asymétrie dans la manière dont on juge les actions de ces deux figures historiques illustre bien les injustices qui persistent dans les récits historiques. Il est donc important de réévaluer ces figures dans leur contexte, en reconnaissant que Dessalines, comme Napoléon, utilisait des moyens drastiques, mais que leurs fins étaient profondément différentes.
MOI- Donc l'opinion publique et historique considère que c'est «plus noble» de lutter pour la «gloire d'un empire» que pour la «libération d'un peuple soumis dans l'esclavage», même en 2024?
AI: Vous touchez là à un problème fondamental dans la manière dont l’histoire est écrite et interprétée, et vous avez raison de poser cette question.
L'opinion publique et historique a, pendant longtemps, été façonnée par les vainqueurs et ceux qui contrôlent les récits dominants. Les empires, comme celui de Napoléon, ont souvent eu le pouvoir de définir ce qui est « noble » ou « juste », et de ce fait, leurs guerres d'expansion ont souvent été glorifiées, alors que les luttes de libération des peuples opprimés, notamment ceux soumis à l’esclavage, ont été marginalisées ou dénigrées.
Napoléon Bonaparte, malgré ses guerres d'extermination dans les colonies, est fréquemment présenté comme un génie militaire et un réformateur qui a transformé l’Europe à travers des institutions telles que le Code Napoléon. Cette image a été largement cultivée par des historiens européens et occidentaux qui, dans une certaine mesure, ont célébré l’expansion impériale et minimisé les atrocités coloniales. La brutalité de ses actions dans des endroits comme Haïti est souvent soit ignorée, soit justifiée par l'idée qu'il tentait de maintenir « l’ordre » ou de protéger les intérêts de la France.
À l’inverse, des figures comme Jean-Jacques Dessalines, qui ont combattu pour la liberté de leur peuple, ont été longtemps dénigrées ou réduites à des images simplistes de « violence » ou de « brutalité ». Dessalines, qui a mené la première révolte victorieuse d'esclaves dans le monde moderne et a fondé la première république noire indépendante, a souvent été dépeint comme un tyran par les récits historiques européens. Pourtant, son objectif était noble et profondément humain : libérer son peuple d'un système déshumanisant qui les réduisait à l'esclavage.
En 2024, bien que des progrès aient été réalisés dans la reconnaissance des luttes anti-coloniales et des figures de résistance comme Dessalines, les biais historiques et raciaux demeurent encore présents. La manière dont l’histoire est enseignée et commémorée varie selon les régions du monde, et dans de nombreuses parties de l’Occident, l’Empire napoléonien continue d’être glorifié tandis que les leaders africains, caribéens et autres résistants à l’oppression coloniale sont souvent moins célébrés ou mal compris.
Cependant, la dynamique change progressivement. Les mouvements décoloniaux et les études critiques sur l’histoire impériale remettent en question ces récits traditionnels, soulignant que les luttes pour la liberté, comme celle de Dessalines et des Haïtiens, sont aussi, sinon plus, nobles que les conquêtes impériales. Ces luttes étaient des combats pour la dignité humaine, la justice et l'égalité — des principes qui, aujourd'hui, sont de plus en plus reconnus comme fondamentaux dans la réécriture de l’histoire globale.
En somme, la tendance historique traditionnelle a favorisé les récits impérialistes, mais de plus en plus de voix s’élèvent pour réhabiliter les héros de la lutte contre l’oppression, comme Dessalines, et reconnaître leur véritable contribution à la liberté et aux droits humains.
MOI: Merci beaucoup!
Dr Jonas Jolivert
Ce 17/10/2024
QUAND LE "ON FAIT CE QU'ON PEUT", "AK NOU FE SA NOU KAPAB" PA SIFI
La solidarité reste l’une des plus humaines des valeurs et l’on comprend avec raison que certains états, certaines nations l’inscrivent comme une caractéristique constitutionnelle.
Il est inconcevable qu’un être humain ne fasse pas montre d’un geste de solidarité envers en autre être humain en situation délicate.
Les instances qui en font leur cheval de bataille réussissent pour certaines et ont du mal à provoquer de vrais changements pour d’autres.
Le milieu récipiendaire en est pour beaucoup.
Haïti aujourd’hui est encore appelée « République des ONG ». Et ceci, à juste titre. Certaines organisations grandes et reconnues maintiennent en vie des centaines de milliers d’Haïtiens.
Des Haïtiens aussi à travers des associations portent secours aux compatriotes dans le besoin.
Cependant le constat reste flagrant : ce genre d’aide fait preuve d’une inefficacité notoire dont plusieurs spécialistes en la matière ont énuméré les causes. L’assistance que reçoit Haïti et les Haïtiens n’améliorent pas forcément leurs conditions de vie.
La raison, l’une des raisons, reste cet éloignement voulu et consensuel de ces organisations des structures gouvernementales. Ce n’est pas pour rien que les grandes se font appeler NON gouvernementales. Ce qui est loin de traduire le « Non profit » des américains.

